Ce matin, je démarre vers 7h30.
Juste le temps d’avaler un des petits pains au chocolat de la veille et de
replier la tente imbibée d’eau. Je retrouve aussi le rituel du rangement du sac
à dos dans un ordre convenu. La brume de la veille s’est épaissie recouvrant
les paysages d’une épaisse purée de pois. Régulièrement, tout au long de la
journée, elle se transformera en bruine. Par moment, je sens la présence du
soleil là-haut, mais après deux minutes d’une timide apparition, il n’aura pas
le dernier mot... Très rapidement, mes chaussures s’imbibent au passage répété de
mes pas dans les herbes alourdies de milliers de petites gouttes d’eau...
tandis que le bas de mon pantalon se couvre d’une épaisse carapace de boue.
Refuge de l'étang d'Araing |
Toute la journée se passera sous
une alternance de brouillard et de brume.
Seul moment de répit au hameau d’Eylie-d’en-Haut
(990 m) où le soleil perce par moments la couverture de brume quand
j’arrive. J’hésite à passer la nuit au gîte
d’Eylie
en compagnie de deux randonneurs espagnols et d’une famille de compatriotes
belges de la région de Gent... Mais il n’est que 3 heures de l’après-midi. Je
tente donc le coup de marcher encore 2 ou 3 heures aujourd’hui pour éviter de
devoir me taper demain une grosse étape de plus de 9h20 pour atteindre le Gîte
« Maison Valier » (ex refuge Pla de Lavau).
Eylie-d'en-Haut |
Les forêts, de vieilles hêtraies,
affichent sous la brume un caractère mystérieux que je rencontrerai souvent le
long des sentiers ariégeois. Dans l’imaginaire, les lutins et autres farfadets
ne sont jamais très loin... Peu après Eylie, je croise une aire de bivouac
idéale (voir « Bon à savoir »), mais je continue à grimper en
direction du Col d’Arech que j'atteins trois heures plus tard sous la
bruine, le vent et la purée de pois. La totale !
Je suis accueilli au col par un panneau indiquant que la cabane d’Arech où je comptais me rendre est occupée cette année par les bergers et que les randonneurs doivent se rabattre sur la cabane de Lasplane. Oui, mais dans cette purée de pois, où est-elle... ai-je envie d’écrire sur le panneau ? À droite ? À gauche ? Tout droit ? … Ce n’est quand même pas compliqué de mettre une petite flèche dans la bonne direction et d'indiquer le timing nécessaire pour l’atteindre... Trempé, je sors mon topoguide et ma boussole pour tenter de m’orienter au mieux... J’enrage, d’autant plus que les marques du GR sont déficientes et qu’une vieille marque sur un rocher au col indique tout droit alors que mon topoguide et ma boussole sont formels : c’est à l’Est, et donc à gauche, que le GR se poursuit...
Je suis accueilli au col par un panneau indiquant que la cabane d’Arech où je comptais me rendre est occupée cette année par les bergers et que les randonneurs doivent se rabattre sur la cabane de Lasplane. Oui, mais dans cette purée de pois, où est-elle... ai-je envie d’écrire sur le panneau ? À droite ? À gauche ? Tout droit ? … Ce n’est quand même pas compliqué de mettre une petite flèche dans la bonne direction et d'indiquer le timing nécessaire pour l’atteindre... Trempé, je sors mon topoguide et ma boussole pour tenter de m’orienter au mieux... J’enrage, d’autant plus que les marques du GR sont déficientes et qu’une vieille marque sur un rocher au col indique tout droit alors que mon topoguide et ma boussole sont formels : c’est à l’Est, et donc à gauche, que le GR se poursuit...
Je ne le saurai que tardivement,
mais le GR passe à hauteur de la fameuse cabane de Lasplane (cabane Lasplanous, sur les cartes et le
topoguide) dont je ne discernerai pas la silhouette dans la brume épaisse.
C’est ainsi que j’arrive finalement à la cabane de l’Arech. Elle est
occupée par une bergère en pleine conversation téléphonique sur le pas de la
porte. Elle parle de l’ours qui, me dira-t-elle ensuite, a déjà attaqué
plusieurs brebis et même des chevaux cette année. Point de logement libre ici,
elle me renseigne la cabane de Grauilles située à 1h15 de
marche... Je prends mon courage à deux mains et entreprends d’y descendre
quand, 100 mètres en contrebas de la cabane d’Arech, deux têtes curieuses
sortent d’une tente plantée à côté de la fontaine. C’est Guy et Noëlle, un
couple de randonneurs bordelais qui m’encourage à bivouaquer à cet endroit vu
la météo. Crevé, j’hésite à poursuivre sous
la bruine qui ne cesse de m’imbiber... Il est 18h00... J’inspecte les lieux,
pas de terrain vraiment plat et tout en montant la tente sous la pluie qui
redouble de puissance je m’auto flagelle intérieurement en regrettant de ne pas
avoir continué... Regrets vite oubliés une fois mon corps bien calfeutré dans
mon sac de couchage et lorsque rétrospectivement, le lendemain, je constaterai
que même sous le soleil je passerai à proximité de la cabane de Grauilles sans
la voir. Alors, vous imaginez sous la bruine...
Est-ce l’effet des endorphines
sécrétées par trois jours de marche ou l’adrénaline de la journée, mais j’ai du
mal à trouver le sommeil... Demain est un autre jour...
Bon à savoir :
●
Point d’eau attenant aux bâtiments de la mine de
Bentaillou.
●
Une demi-heure après Eylie-d’en-Haut, une source d’eau
aménagée est recouverte d’une pierre en plein milieu du chemin. Deux mètres
plus bas, un terrain plat peut accueillir 1 ou 2 petites tentes. Un bon endroit
pour bivouaquer à proximité d’Eylie.
●
L’eau à l’abreuvoir de la cabane d’Arech présente un
léger goût désagréable de fer.
1 commentaire:
Nuit à la cabane de l'étang d'Araing, 2 pêcheurs locaux ont fait une halte et m'ont offert 2 truites qui seront cuites au feu de cheminée le soir. Ils m'ont signalé qu'au refuge de l'étang d'Araing sur le coté de celui-ci il existe des couchages avec couverture, partie ouverte l'hiver et l'été, ils ont dormi la veille vu que la cabane était complète.
Point d'eau à l'extérieur du gîte d'Eylie-d'en-Haut
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