Nuit agitée... En cause,
probablement le thé noir prit la veille au soir... Lever 6h30, départ vers
8h00... Dans la salle où nous déjeunons, nous croisons deux sexagénaires
anglais qui nous surprennent, car luxe suprême, ils tartinent avec
beaucoup d'assiduité leurs tartines, un confort gastronomique que peu de
randonneurs se permettent. Retenez leurs prénoms, Jane et Robert, nos chemins
se recroiseront...
Une longue journée nous attend.
On ne le sait pas encore, Rémy et moi, mais ce seront plus de 9 heures de
marche qui seront imprimées le soir dans nos godasses. Peu après Aulus, le GR
grimpe d’abord, comme l’Ariège nous a habitués depuis plusieurs jours, dans de
superbes forêts de hêtre ponctuées de-ci de-là de gros blocs de
pierre moussus. Pour l’heure, ces forêts sont encore dans le brouillard, les
horizons étant bouchés mais, nous a-t-on assuré, le beau temps va revenir pour
plusieurs jours au moins. Les chemins sont autrement meilleurs que ceux foulés
les deux jours précédents, comprenez par là qu’il y a beaucoup moins de gadoue.
Après un peu plus de deux heures
de marche, le plateau herbagé de Coumebière (1400 m) est en vue. Et
sous le soleil ! Des vaches « carillonnantes » accueillent les
randonneurs d’un jour qui sont nombreux à monter aujourd’hui.
Dans la montée
(1h30) vers le Port de Saleix (1794 m) un vent froid rafraîchit
progressivement l’atmosphère avant de glisser, de l’autre côté du Col de
Bassiès (1933 m) vers le refuge du même nom (Refuge de Bassiès)
où nos corps frigorifiés retrouvent la chaleur nécessaire autour d’une
bonne soupe et d’une omelette au fromage.
Descente vers les lacs et le refuge de Bassiès |
Le barrage a créé trois lacs
successifs qui sont le paradis des pêcheurs. Une tête de brochet, à côté des
plombs et des lignes de pêche qui sont
en vente dans la vitrine du refuge, fait figure de trophée dérisoire.
Les versants sont couverts de callune (bruyère) en fleurs qui couvre
l’atmosphère d’une senteur enivrante de miel. Très beau parcours ensuite le
long des étangs, magnifiés par le contraste des couleurs qu’impriment le soleil
et les nuages sur l’eau et les floraisons.
Après la traversée d’un pont de
pierre (1580 m) peu après le dernier étang, commencent les ennuis...
Signe de fatigue, mes pieds butent continuellement sur les pierres arrondies et
instables qui obstruent le chemin encaissé et bordé de genêts, fougères et
buis... Seuls les lézards semblent s’amuser de la situation filant par dizaines
devant mes pieds...
Un Orry, cabane en pierres sèches |
L’ancien aqueduc
(1160 m), enfin, où un panneau nous propose une alternative : gîte Mounicou à Marc (> 2h) vers la droite, et Auzat
vers le bas (probablement une variante du GR10). Au diable « le
Gr10 sinon rien... », c’est cette dernière option que mon désormais
camarade de marche Rémy et moi choisissons (voir « Bon à savoir »).
Nous ne ferons donc pas le tronçon du GR10 « classique » Marc -> Étang
d’Izourt -> Goulier mais rejoindrons directement Goulier au départ d’Auzat
(hors GR), ce qui nous évitera les prochains jours de devoir couvrir de longues
journées de marche de 9h comme ce fut le cas aujourd’hui... Il est 19h quand on
arrive au camping d’Auzat
qui est bondé. Il ne reste que les terrains en pente et les douches ne sont pas
ce qu’il y a de plus propre... Mais ne boudons pas notre plaisir, ce camping a
le mérite d’exister. Aucun magasin n’est ouvert à cette heure-ci... La
nuit tombe et derrière le brouhaha et les hurlements du camping, des crapauds
accoucheurs ou alytes essaient de faire entendre leur choeur...
Bon à savoir :
Deux heures au moins après les
étangs de Bassiès, plus bas que l’ancien aqueduc, un panneau propose deux possibilités
qui permettent in fine de rejoindre Goulier :
●
option longue, vers la droite sur le GR vers le
gîte Mounicou (Marc) -> Etang
d’Izourt -> Goulier (10h30),
●
option courte, vers le bas quittant le GR10
« classique » vers Auzat -> Goulier (en passant par Olbier)
: 3 h ?. Le GR est bien marqué jusqu’à ce qu’il traverse la rivière et atteigne
une route. Là, il faut suivre la route en direction d’Auzat jusqu’à ce qu’un
pont sur la gauche permette à nouveau d’enjamber le ruisseau et de prendre un
sentier balisé « ronds jaunes » qui mène à Auzat. Pour Auzat ->
Goulier, voir l’étape du mercredi 10 août.
1 commentaire:
Aulus-les-Bains, camping la Verrière 7,13€. Ravitaillement au village et petit dépannage au camping.
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